jeudi 29 janvier 2009

Kim Jong-il veut la dénucléarisation de la péninsule coréenne - L'Express / 2009-01-23

PEKIN/SEOUL - La Corée du Nord est attachée à la dénucléarisation de la péninsule et elle souhaite coexister pacifiquement, a déclaré vendredi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il dont les propos sont rapportés par l'agence Chine nouvelle.
Selon des propos rapportés par l'agence Chine Nouvelle, Kim Jong-il a déclaré vendredi que la Corée du Nord était attachée à la dénucléarisation de la péninsule et souhaiter coexister pacifiquement. Le dirigeant nord-coréen a reçu vendredi Waing Jiarui (à gauche), chef du département des relations internationales du Parti communiste chinois, précise l'agence officielle. (Reuters/KCNA)

Selon des propos rapportés par l'agence Chine Nouvelle, Kim Jong-il a déclaré vendredi que la Corée du Nord était attachée à la dénucléarisation de la péninsule et souhaiter coexister pacifiquement. Le dirigeant nord-coréen a reçu vendredi Waing Jiarui (à gauche), chef du département des relations internationales du Parti communiste chinois, précise l'agence officielle. (Reuters/KCNA)

Kim s'est entretenu avec Waing Jiarui, chef du département des relations internationales du Parti communiste chinois, qui s'était déjà rendu à de nombreuses reprises en Corée du Nord par le passé, précise l'agence officielle.

Il s'agirait de la première entrevue entre un diplomate étranger et Kim depuis l'accident vasculaire dont, selon des responsables américains et sud-coréens, le numéro un nord-coréen aurait été victime en août dernier.

La dernière fois que Kim avait reçu un invité étranger remontait au mois de juin dernier, avec la visite du vice-président chinois Xi Jinping à Pyongyang, a rappelé le ministère sud-coréen de l'Unification.

"La Corée du Nord ne veut pas voir de tensions surgir dans la péninsule et elle veut renforcer la consultation et la coopération avec la Chine pour faire progresser les discussions à six", a dit Kim en faisant allusion aux discussions multilatérales destinées à convaincre Pyongyang de renoncer à son programme nucléaire en échange d'aide.

A Washington, Robert Wood, porte-parole du département d'Etat, a qualifié de "bonne chose" les propos prêtés à Kim, tout en rappelant que la Corée du Nord a déjà accepté il y a plus de trois ans de renoncer à ses programmes nucléaires.

"Si vous remontez à septembre 2005, les Nord-Coréens ont accepté de prendre plusieurs mesures contribuant à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, de sorte que nous espérons voir le Nord adhérer à ce qu'il a accepté", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Les propos de Kim, qui n'ont pas été repris par les médias nord-coréens, tranchent avec la rhétorique incendiaire de ces mêmes médias à l'encontre de la Corée du Sud et de son président.

MAIN ENFLÉE

La Corée du Sud a placé la semaine dernière son armée en état d'alerte à la suite de menaces proférées par Pyongyang qui avait évoqué un possible conflit dans les eaux au large de la côte ouest de la péninsule, que se disputent les deux pays et qui ont déjà été le théâtre de batailles navales meurtrières.

Chine nouvelle écrit que Kim a "accepté avec chaleur" une invitation à se rendre en Chine contenue dans une lettre adressée par le président Hu Jintao à l'occasion du Nouvel An lunaire.

La télévision d'Etat nord-coréenne KRT a diffusé quinze photographies de la rencontre entre Wang et Kim, qui semble avoir perdu du ventre. Les deux hommes, assis, sont en discussion et portent ensuite des toasts lors d'un déjeuner.

Sur les photos diffusées par l'agence Chine nouvelle, la main gauche de Kim paraît singulièrement enflée.

Les médias officiels nord-coréens ont rapporté au cours des derniers mois plusieurs visites de Kim dans des installations de l'armée, des usines ou des fermes, mais aucune source indépendante n'est venue confirmer ces informations et aucune preuve n'a été fournie quant à la date de ces visites.

Selon les analystes, la rencontre avec Wang participe des efforts destinés à montrer que Kim, en tant que chef de l'Etat, tient bel et bien les rênes du pouvoir, alors que le pays s'achemine vers l'élection, le 8 mars, de l'Assemblée populaire suprême, au cours de laquelle le numéro un devrait être confirmé comme le leader incontesté des forces armées et de l'Etat.

"C'est un événement public majeur, auquel il se doit de prendre part", explique Cho Min, de l'Institut sud-coréen de l'Unification nationale, qui est spécialiste de la scène politique nord-coréenne.

Selon un journal proche de Pyongyang, le Choson Sinbo, dans son édition publiée mercredi à Tokyo, la Corée du Nord est disposée à collaborer avec le nouveau président américain Barack Obama dans la recherche d'un règlement du différend nucléaire opposant les deux pays.

Avec Jon Herskovitz et Kim Junghyun à Séoul, Chris Buckley à Pékin, Arshad Mohamed à Washington, version française Grégory Blachier, Eric Faye, Guy Kerivel et Nicole Dupont